Cœur et Âme : Abbé Pierre

Né Henri Grouès, le 5 août 1912 à Lyon, l'éducation donnée par ses parents et un voyage à Assise forment sa vocation. Il entre chez les Capucins en 1931 après avoir fait don de tous ses biens ; il devient prêtre en 1938 après avoir quitté la vie monastique en raison de sa santé.

Dès 1942, il aide des Juifs à échapper aux Nazis et devient membre de la Résistance. Il utilise différentes identités, dont celle de l'Abbé Pierre. En 1944 il va à Alger à la demande de ses chefs et y rencontre le Général de Gaulle.

De 1945 à 1951 il est député et siège à l'Assemblée Nationale. Son désir d'un monde humain, non-capitaliste et non-collectiviste est partagé par Albert Camus et ils prennent part aux mêmes mouvements fédéraux et comités de soutien.

Dès 1949 il achète une maison près de Paris et y accueille des sans-abris et des désespérés. "Emmaüs" est né. En 1951, des problèmes d'argent menacent son action mais un de ses compagnons suggère de développer une activité de chiffonniers, qui les soutient financièrement, et permet la construction ou l'achat d'autres maisons. Après quelques hésitations, il accepte de prendre part à un jeu radiophonique qui permet de collecter des centaines de milliers de francs, et lance un appel à l'aide.

Au début des années 1950 il y a près de 7 millions de français qui sont mal logés ou sans domicile. L'hiver 1954 est terrible : des sans-abris - dont des femmes, des bébés - meurent de froid. Conscient des possibilités de la radio, l'Abbé Pierre y lance un appel, "l'insurrection de la bonté". Il demande un milliard de francs pour construire des maisons. Les dons affluent, et trois semaines plus tard, ce sont 10 milliards qui sont votés pour construire 12.000 logements pour les plus défavorisés. Une loi est également votée pour interdire les expulsions en hiver.