Ibrahim Shahda est né en Egypte le 2 octobre 1929 à Al-Azizya. Il entre en 1947 à l'école des Beaux-Arts du Caire où il travaille avec le professeur français Pierre Beppi-Martin. Il termine ses études en 1952, et trois ans plus tard, remporte le prix dédié à son professeur, mort l'année précédente. Il organise sa première exposition et décide alors de partir pour la France.
Il arrive à Paris à la fin de 1955 et s'inscrit aux Beaux-Arts comme élève libre, mais il est seul et presque sans ressources. Une amie l'invite alors à vivre à Carpentras, dans le sud de la France. Là, Shahda peint, et peut commencer à montrer son travail (Avignon, Galerie Arlette Chabaud, 1958).
Il remporte le Prix de peinture du Festival d'Avignon avec "La femme en noir", aujourd'hui conservé au Musée Calvet.
Il obtient aussi le Prix de peinture de la ville d'Aix-en-Provence la même année.
Une exposition, présentant également des œuvres de son ami Paul Surtel, a lieu à Carpentras (Chapelle du Collège) en 1960.
Mais Shahda n'est pas satisfait, et choisit de retourner à Paris où il travaille dans la solitude de 1962 à 1964. Une exposition est organisée à Carpentras (Musée Lapidaire) en 1964. Il visite l'Italie, va en Bretagne en 1965-1966, puis retourne en Provence, même s'il passe plusieurs étés en Bretagne.
Les années suivantes, Shahda visite la Belgique, les Pays-Bas, l'Espagne et à nouveau l'Italie. Il présente ses œuvres dans plusieurs expositions à Avignon (Galerie Ducastel en 1966, 1971, 1974 et 1975), Carpentras (1967, Musée Lapidaire; 1972, Hôtel de Ville), Paris (1969, Centre Culturel d'Egypte; 1971, Galerie Lucy Krohg), et Marseille (1974).
En 1975, une dernière exposition se déroule à la Galerie Ducastel, juste après la disparition de l'ami - et galeriste - Philippe Ducastel. Shahda découvre alors qu'il est gravement malade. Ceci va renforcer à la fois son acharnement à travailler et son isolement. Des expositions importantes sont organisées à Carpentras en 1981 (Musée Duplessis et Chapelle du Collège) et en 1984 (La Charité).
De 1985 à 1991, malgré le cancer et son lourd traitement, Shahda continue de peindre avec ce sentiment d'ugence qui n'appartient qu'aux grands artistes.
Il meurt le 28 août 1991 à Aix-en-Provence.
Des expositions posthumes sont organisées à Carpentras (1993, Chapelle du Collège), Alès (1994, Musée Municipal), Jonquières (1995, Château de Malijay), Saint-Rémy-de-Provence (1998, Galerie Doudou Bayol), Vaison-la-Romaine (1998, Ferme des Arts), Paris (1998, Centre Culturel d'Egypte), Avignon (1999, Espace Cloître Saint Louis), Malaucène (2000, Chapelle du Grozeau), Limoges (2003, Galerie Artset), Carpentras (2006, Chapelle du Collège), Paris (2009, Galerie Polad-Hardouin), Marseille (2011, Galerie Anna-Tschopp), Aix-en-Provence (2011, Galerie Ardital), Montpellier (2012, Galerie de l'Ecusson) et Ajaccio (2013, Lazaret Ollandini, Musée Marc Petit).
Une exposition plus petite se tient à l'Imprimerie Rimbaud à Cavaillon en 2014 à l'occasion de la publication de la très belle monographie que sa veuve Anita lui a consacrée.
Des toiles et pastels ont également été montrés lors d'expositions de groupe, à Aixe-sur-Vienne (Centre Culturel Jacques Prévert) en 2001 & 2003 sur le thème "Au delà du corps", à côté de tableaux de Francis Bacon, James Ensor & Zoran Music, à Paris en 2007 (Galerie Idées d'artistes) sur le thème "La part d'ombre" & 2011 (Galerie Polad-Hardouin) pour "Flashback", et à l'Abbaye d'Auberive en 2012 pour "Instinct' Art".
Le musée Calvet d'Avignon possède 2 toiles de Shahda, tout comme la Bibliothèque Inguimbertine/Musée Comtadin-Duplessis à Carpentras. Shahda est également présent dans les collections de l'Abbaye d'Auberive.
L'œuvre de Shahda - surtout huiles et pastels - inclut une impressionnante collection de portraits et autoportraits, mais aussi nombre de paysages et natures mortes.
Son art, maîtrisé, puissant, original, a néanmoins des filiations claires avec d'autres grands maîtres.
Au fil des années, j'ai été en contact avec des amateurs d'art, peintres et galeristes enthousiasmés, qui comparent Shahda à Bacon, Music ou Soutine pour citer ceux qui reviennent le plus. Tous, même les personnes qui n'avaient jamais entendu parler de Shahda avant sa mort trop précoce, sont frappés par la puissance, la modernité et en même temps l'intemporalité de son œuvre.
J'ai aussi reçu des messages d'Europe et des Amériques de personnes qui ont connu Shahda. Parmi elles, voici les souvenirs d'Angelika, qu'elle a eu la gentillesse de partager.
Je voudrais remercier Anita Shahda, veuve du peintre, de m'avoir autorisé à mettre sur ce site des documents et reproductions d'œuvres de Shahda, droit qu'elle m'a donné à titre non exclusif et non transférable.
Je voudrais également remercier Angelika pour avoir partagé documents rares et souvenirs.
Ainsi que : Yves Gnaegy de la Galerie Anna-Tschopp, Michael Hall de la Galerie Ardital, Juliette & Jean-Pierre Rossignol de la Galerie de l'Ecusson et enfin Marc Petit, François Ollandini, Jean & Nino du Lazaret Ollandini, Musée Marc Petit.